News - 20.07.2012

Economie : Pour comprendre ce qui nous attend si rien ne change

Une journée aride dans une petite ville chaude et sèche au fin fond de la verte Tunisie, sans électricité, l'eau est coupée depuis 3 jours.

Sous un soleil de plomb, les rues sont abandonnées, les tas d’ordure s’amoncellent, une ambiance de fin du monde. Les temps sont durs : tout le monde se terre, tout le monde a soif, tout le monde est au chômage, tout le monde est endetté, tout le monde vit à crédit.

Arrive un des rares touristes allemands, qui a voulu visiter la source de ce printemps arabe et sentir son jasmin. Il arrête sa voiture devant le seul hôtel de la ville qui est resté ouvert en ce temps de crise et entre.

Il pose 100 Dinars sur le comptoir et demande à voir les chambres disponibles afin d’en choisir une pour la nuit. Le propriétaire de l’établissement, aussi étonné que content lui donne les clés et lui dit de choisir celle qu’il veut.
Dès que le touriste monte l’escalier, l’hôtelier prend les 100 Dinars, file chez le boucher voisin et règle sa dette envers celui-ci. Le boucher, qui doit de l’argent à un éleveur de moutons, se rend immédiatement chez ce dernier et lui donne les 100 Dinars. L’éleveur de mouton, à son tour, règle ses dettes envers la coopérative agricole où il achète ses fournitures. Le directeur de la coopérative court aussitôt jusqu’au bar pour régler son ardoise au patron du bar.

Le patron du bar, glisse alors les billets à la prostituée qui lui fournit ses services à crédit déjà depuis des semaines. Celle-ci, qui utilise l’hôtel proche, professionnellement, court régler son compte avec l’hôtelier.
L’hôtelier pose les 100 Dinars sur le comptoir où le touriste allemand l’avait posé en arrivant.

Au même moment, le touriste descend l’escalier, annonce qu’il ne trouve pas les chambres à son goût, ramasse ses billets et s’en va.

Personne n’a rien produit, personne n’a rien gagné, tous ont réglé leurs dettes  et le futur semble beaucoup plus prometteur pour tous ....
C'est ce que l'on appelle le cercle vicieux de la monnaie de singe dans lequel le gouvernement de la Troïka est en train de nous mettre.  A vous de méditer ...

HJ

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7 Commentaires
Les Commentaires
Rafik Sfar-Gandoura - 20-07-2012 21:52

L'hypothèse, aussi amusante soit-elle, présuppose un niveau d'honnêteté de la part des endettés, car la moindre défaillance dans ce petit relai monétaire aura comme conséquence une balance déficitaire.... et dans le cas de l'économie d'un pays, un déficit budgétaire et une crise financière!

Mustapha STAMBOULI - 21-07-2012 18:37

Très bon article : la planche à billets expliquée pour les nuls ! Le conflit est réel entre le gouvernement issu de la mouvance islamique et la BCT. Cette dernière garde une ligne de prudence pour contenir l’inflation et par voie de conséquence protéger le pouvoir d’achats des tunisiens. Le gouvernement cherche à adopter une politique monétaire expansionniste par l’intermédiaire d’un taux d'intérêt faible afin d’encourager la consommation des ménages et des entreprises. Cette politique crée forcément de l’inflation incompatible avec un taux d’intérêt faible.

X - 22-07-2012 08:52

C'est amusant en effet Le scénario n'est pas réaliste Mais le fond est vrai Sans réelle production de richesse point de salut Une ville qui inspire une atmosphère de fin de monde ne peut pas faire rêver Un vacancier même si l'hôtel avait été correct DONC nettoyons nos villes D'URGENCE Et donnons du pays une image positive Dun pays qui avance J'ai une autre fable: Avant le 14 janvier on ne se rendait pas tous compte De la souffrance dune partie des Tunisiens la corruption a fini pa tout gangrener Mais Mais ... Le pays fonctionnait les Tunidiens respectaient un certain nombre de règles cette atmosphère de fin de monde n'était pas présente et les tunisiens Qui s'en sortaient ( plus nombreux. Quauj) pouvaient rêvaient Dun avenir Aujourd'hui c'est termine ceux qui le peuvent cherchent a émigrer Fuite de capitaux plans B misère insécurité rien qui ne fasse rêver personne Ni Tunisiens ni touristes ni investisseurs Voila la réalité Un seul bénéficiaire: les apprentis politiques opportunistes qui rêvent dune place au soleil peut être parce qu'ils n'ont aucun métier Parce qu'ils

hbr - 23-07-2012 08:05

Vous avez juste outrepassé les droits d'auteur: "la stratégie est celle de Ben Ali". Il l'a copiée et avant de la coller il a ajouté le bar et la prostituée.

Nour - 23-07-2012 08:10

Je salue si Hichem pour ce texte qui effectivement ce que nous vivons tous, depuis bien longtemps, car à mon avis, il n'y a pas un ménage qui ne s'engage pas dans des crédits, si on ne s'engage pas de cette manière nous n'aurons rien

ben m'barek mohamed - 25-07-2012 15:37

Article amusant qui pousse à la réflexion. Sur le plan monétaire, toute le monde a payé sa dette mais a perdu une créance. En réalité, personne n'était globalement endetté au départ.

ben abid - 28-07-2012 09:54

la lecture de l'article tel raconté rappelle une histoire banale, une anecdote amusante mais si l'on creuse ou l'on médite comme le dit si bien si Hichem JABER , je pourrais comprendre que c'est une alerte sérieuse ou une sonnerie d'alarme pour simplement nous dire "ATTENTION A NOTRE TOURISME" qui est l'un des piliers de notre ECONOMIE d'aujourd'hui et de demain . j'espère que je ne me trompe pas mais mon savoir modeste m'a fait tout de suite pensé à cette analyse

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